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été 2020 à quoi vont-elles ressembler ?

VACANCES – Pandémie de coronavirus oblige, les vacances d’été 2020 ne ressembleront à aucunes autres.

Dimanche 19 avril, Édouard Philippe a préparé les Français en disant craindre; que des voyages à l’étranger ne soient pas possibles dans l’immédiat. “Est-ce que l’on peut réserver une maison une location, une place de camping; ou un hôtel au mois de juillet ou au mois d’août en France ou à l’étranger? Je crains qu’il ne soit pas raisonnable d’imaginer voyager loin à l’étranger très vite”, a prévenu le Premier ministre.

Il a souligné qu’il n’était “pas sûr que le transport aérien pourra reprendre dans de bonnes conditions rapidement”. Édouard Philippe a aussi émis des doutes sur “les conditions d’entrée ou de ré-entrée sur le territoire national”; qui seront certainement “assez exigeantes vis-à-vis de ceux qui arrivent de l’étranger”, dans le contexte d’une pandémie.

Résultat, les professionnels du tourisme s’attendent à ce que les Français privilégient leur pays cet été. Selon un sondage pour franceinfo; 90% des familles interrogées disent vouloir prendre leurs vacances en France, et 40% dans leur région.

“L’heure est au tourisme de proximité et au tourisme responsable”; écrivent encore une soixantaine de parlementaires de divers bords dans une tribune publiée par Le Figaro. Ils appellent après le déconfinement à soutenir le secteur touristique français; qui représente “7,2% du PIB et environ 2 millions d’emplois directs et indirects”.

Mais que sera-t-il possible de réserver réellement cet été et où et comment pourra-t-on se déplacer? Le HuffPost répond à ces questions en s’attardant sur chaque secteur touristique.

Campings

Très prisés des Français l’été, les 7900 campings du territoire; qui représentent à eux seuls 48% des capacités d’accueil en hébergement collectif du pays;  pourraient devenir la destination numéro 1 de l’été.

“La France, c’est le pays du camping: nous avons un tiers des capacités du continent européen à nous seuls. Et dans le passé; que ce soit pendant les gilets jaunes ou les attentats; le camping a toujours montré sa grande résilience”; explique à l’AFP Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).

“Dans cette période compliquée et anxiogène; où l’épargne des Français a explosé et le chômage partiel a réduit les salaires; ils ne vont pas vouloir trop dépenser: or nous proposons l’hébergement le plus économique du pays”; estime-t-il.

Pour l’heure “les réservations sont à l’arrêt”, nuance Jérôme Mercier, PDG de la plateforme Campings.com.

“Mais il n’y a pas encore trop d’annulations; les Français ont bien compris qu’ils allaient devoir partir en vacances en France; ils attendent d’avoir davantage de visibilité pour se projeter.”

“Tout sera aussi lié à l’ouverture des frontières; car notre clientèle est composée au moins à 40% d’étrangers: Britanniques, Néerlandais, Allemands…”, explique encore Gé Kusters, vice-président du Syndicat départemental de l’hôtellerie de plein air, sur Sudouest.fr.

Christian Mourisard, président de la Fédération nationale des organismes institutionnels du tourisme; se montre lui pessimiste avec l’absence potentielle de la clientèle étrangère, sur Europe 1; “Elle occupe des hébergements haut de gamme en général; donc il est illusoire de penser que la clientèle française va compenser ce manque”.

Mardi 21 avril, les professionnels du secteur ont soumis leurs idées lors d’un comité de filière hebdomadaire. Parmi elles, un “Plan camping”; prévoyant une réouverture progressive, avec “peu de services; des hébergements en quantité moindre” dans un premier temps; aboutissant à un “fonctionnement normal, avec des consignes sanitaires”, énumère Nicolas Dayot. 

Ainsi “les familles entreront à tour de rôle à la réception; protégée par un plexiglas, en respectant un marquage au sol, il n’y aura qu’un salarié à la fois”, détaille-t-il.

Les professionnels réfléchissent aussi à réorganiser les flux de clients et les animations; fixer un nombre d’enfants maximum dans les aires de jeu, appliquer des protocoles stricts de désinfection des mobile-homes; et des blocs sanitaires, espacer l’usage des lavabos, multiplier les distributeurs de gel hydroalcoolique…

À Saint-Raphaël dans le Var, un camping prévoit d’espacer au maximum les tables pour se restaurer; comme on peut le voir dans le reportage de franceinfo

Hôtels

Au 8 avril, plus de 90% des 18.600 hôtels du pays étaient fermés. On ne sait toujours pas quand ces établissements pourront redémarrer.

Le secteur doit faire des propositions concrètes; lors d’un comité interministériel sur le tourisme prévu courant mai; pour rouvrir en toute sécurité: les professionnels réfléchissent dans l’urgence à renforcer l’hygiène et à se réorganiser.

“Il s’agit de faire repartir la machine et préparer la saison touristique; le secteur réalise un tiers de son chiffre d’affaires en juillet et août”; explique à l’AFP Franck Gervais directeur général Europe d’Accor, qui compte 1600 hôtels en France (Ibis, Sofitel, Novotel, Mercure…)

Pour “rouvrir massivement notre parc hôtelier en juin; il faut absolument rassurer nos clients, nos employés et le gouvernement; donc pour cela exploiter différemment nos hôtels et nos restaurants”, concède-t-il.

Locations saisonnières

Le flou domine sur ce secteur d’hébergement en vue de cet été. Mais ce qui reste concret pour le moment, c’est l’action de plusieurs préfets; ayant interdit les locations touristiques saisonnières dans leur département; notamment sur le littoral- pendant la période du confinement.

Le préfet de l’Hérault a ainsi pris un arrêté interdisant, jusqu’au 11 mai 2020; “les possibilités d’hébergement touristique; à savoir les locations, les chambres d’hôtels ainsi que les meublés de tourisme; ou de tout autre logement destiné à la location saisonnière; situés sur le territoire du département”, rapporte France Bleu.

Le week-end des 18 et 19 avril, un couple de Parisiens a été verbalisé; et renvoyé de Bretagne où il était venu passer le confinement malgré les interdictions de déplacements et de locations saisonnières.

Croisières 

Les compagnies de croisières ont pour l’instant suspendu leur activité jusqu’à la fin du mois de mai. Mais face aux nombreux cas de coronavirus; enregistrés au sein de plusieurs paquebots à travers le monde ces dernières semaines; le foyer explosif que constitue un navire; ou les témoignages anxiogènes de passagers confinés dans leur cabine; ce secteur du tourisme pourrait mettre du temps à se relever.

Certains croisiéristes l’ont bien compris et proposent déjà des offres à prix réduits, comme le rapporte Economiematin.fr. Ces départs ne sont toutefois pas prévus avant l’automne.

 Piscines

L’ouverture des piscines est aussi un sujet d’inquiétude; si celles de plein air pourraient être exploitées avec une clientèle moindre; les bassins couverts semblent plus risqués pour la propagation du virus.

“Comment gérer 400 gamins si la piscine n’ouvre pas? On va leur dire, en plus, qu’ils n’ont pas le droit de jouer à cache-cache?

Ça va être compliqué”, prédit Roger Mounard; propriétaire du camping Sunélia Les Trois Vallées à Argelès-Gazost, qui compte 500 places et emploie 90 salariés en saison. 

“Mieux vaut ne pas ouvrir s’il y a trop de frais; chacun doit faire son calcul”, dit-il, appelant à “un report des crédits”.

Plages

Selon France Télévisions, le gouvernement devrait se prononcer pour le maintien de la limitation des déplacements interrégionaux; pour le début du confinement, censé démarrer progressivement à partir du 11 mai. “On ne veut pas 300.000 personnes sur les plages”, explique une source gouvernementale. Cette restriction pourrait durer jusqu’à mi-juin.

Pour l’été, les différents acteurs concernés réfléchissent à plusieurs pistes. “Nous regardons ce qui se fait ailleurs, explique le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne.

L’Australie, par exemple; a décidé que pouvaient être pratiquées des activités sportives en mer; mais qu’il n’était pas possible de ‘stationner’ sur la plage. Il y a besoin de continuer à investiguer sur ce que peuvent être les prérequis sanitaires. Le travail est en cours”.

“On peut imaginer une baignade par semaine, par personne, à tour de rôle, ou limitée à 30 minutes; pas d’installation avec des parasols, des jeux; des sessions surf, encadrées et surveillées par les écoles et les clubs”, propose de son côté l’élu biarrot Guillaume Barucq.

En Italie, une entreprise a imaginé des parois vitrées formant des box pour séparer les touristes sur les plages.

Restaurants et bars

Selon plusieurs médias citant des sources gouvernementales ce mercredi 22 avril; la réouverture des bars et des restaurants seraient envisagée de manière progressive, par le gouvernement, à partir du 15 juin. 

Contacté par Le HuffPost, le cabinet de Bruno Le Maire n’a pas souhaité confirmer l’hypothèse de cette date, sans la démentir non plus. “Je ne peux pas vous confirmer cette date”, a dit aussi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Une réunion doit se tenir vendredi 24 avril à l’Élysée sur le sujet avec Gérald Darmanin; et Bruno Le Maire, ainsi que les représentants du secteur.

Pour les cafés, bars et restaurants, l’enjeu est de sauver la saison estivale; alors que nombreux sont ceux qui alertent sur une crise à l’issue terrible. Les professionnels estiment qu’une reprise avant le 1er juillet serait impérative pour leur survie. 

Avion

Alors que 90% de sa flotte est actuellement clouée au sol; Air France annonce pouvoir assurer 30% de ses vols à partir de juillet, contre moins de 5% actuellement, rapporte BFMTV. Un scénario qui prend en compte la réouverture de certaines frontières.

Pour les vols intérieurs, les liaisons Paris-Marseille, Paris-Toulouse et Paris-Nice seront celles privilégiées pour la reprise.

Train

Avec l’épidémie, le trafic du rail a chuté; jusqu’à atteindre une offre minimale de 7% des TGV et 15% des TER en circulation. Malgré tout, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou se montre optimiste pour les semaines à venir.

Il prévoit une remise en circulation progressive avec un train sur deux; puis un objectif de reprendre une activité normale à l’été. Il plaide aussi pour le port du masque obligatoire pour les passagers.

Réservations déjà effectuées et demandes d’annulation

Si vous avez déjà réservé une prestation pour cet été et que vous souhaitez annuler; pas de panique: celle-ci pourra être reportée à une date ultérieure sans frais supplémentaires; ou être remboursée, mais pas avant un an et demi.

Les voyages organisés, les séjours tout compris; et les prestations indépendantes comme un hébergement ou une location de voiture qui auront été annulés jusqu’au 15 septembre; pourront être reportés pendant 18 mois au moyen d’un “avoir”, qui a été créé par ordonnance.

Le professionnel pourra proposer une prestation équivalente ou d’un montant supérieur soit encore plusieurs séjours d’un montant inférieur. Au terme des 18 mois, si le client n’a pas utilisé son avoir, il pourra obtenir un remboursement. Cet avoir ne s’applique toutefois pas aux services de transport sec.

Pour ceux qui souhaitent réserver maintenant pour cet été; les assurances voyage pourront refuser après coup de vous indemniser; estimant que la situation sanitaire était connue au moment de la réservation. Le plus prudent reste pour le moment de réserver en dernière minute, en fonction de l’évolution de la situation.

L’étranger

En temps normal, près de 9 millions de Français passent leurs vacances d’été à l’étranger.

Comme le martèlent les membres du gouvernement, il faudra sans doute faire une croix sur cette option. Ainsi, pour la ministre des Transports Élisabeth Borne, il ne serait “pas raisonnable de partir en Asie ou aux États-Unis” cet été. “Moi, je conseillerais à ma famille de ne pas se précipiter sur des réservations surtout dans des pays étrangers”, a lui prévenu le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

“Je ne peux pas vous dire ce qu’il en sera d’un voyage aux États-Unis; d’un voyage dans un pays africain ou asiatique”, a renchéri la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

D’autant plus que les déplacements aux frontières de l’espace Schengen pourraient être limités jusqu’au mois de septembre. 

Selon BFMTV, cela a été une hypothèse abordée par Emmanuel Macron lors d’une visioconférence avec les partenaires sociaux le 10 avril.

Actuellement, les frontières sont fermées dans une majorité des pays du monde pour limiter la propagation du coronavirus.

Source: huffingtonpost.fr